Les Zones du Dehors : la Miroiterie

Publié le par lacomtesseauxpiedsnus.over-blog.com

 

Les rillettes de Belleville NB

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme souvent le Jeudi soir, je vais traîner mes oreilles insatiables et à demi sourdes vers Ménilmontant, remontant la côte en crachant mes poumons jusqu'à la Miroiterie. En partant en Inde en Février 2010, le lieu était déjà en procès et risquait la fermeture ; j'espèrais tant le voir ouvert en rentrant.

Que de souvenirs en ce lieu de croisement, des rencontres éphémères, des expo photo, des live surtout, les ForDamage ou les Louise Mitchel (link), les flics qui débarquent et gâchent le concert de Papier Tigre, les bières qu'on fait tourner, le partage salivaire, les débats en faisant la queue aux chiottes... Espace de conscience et de liberté, si rare à Paris, qui se sent dérangée par le moindre élan de vie incontrôlable, et le repousse vers la banlieue, plus loin, toujours plus loin.

 

 

 

Chiottes

 

 

 

Pas de concert de rock qui tâche ce soir, mais un court-métrage sur le lieu, sur ses  artistes résidents surtout.

Lieu de vie, viscérale comme elle devrait toujours l'être. C'est l'un des rares endroits de Paris où je retrouve l'esprit et l'intensité des rencontres du voyage, où le mélange des genres est la seule règle.

 

 


  Graph et chaise miroit

 

 

 


Jeune homme miroiterie


 

 

 

Je l'ai raté la semaine dernière à la Gare au Gorille, le court métrage de Laurent Pasquier. Les habitants de la Miroiterie y disent leur émotion face à la potentielle fermeture du lieu, leurs doutes. Beaucoup vivent ici depuis des années.

Ils n'ont pas d'ailleurs où aller. Ce lieu est un refuge ouvert.

 

 

Guantanamos bitches NB

 

 

 

 

 

Je découvre aussi le court poétique d'une association ( association Monarca, collectif home), plan fixe sur la déchéance d'un homme oublié sur un banc qui, de montage en variations visuelles, devient plus crasseux et invisible aux yeux des passants à mesure qu'il s'affaisse sur un banc. Au fil des saisons, tandis que les autres courent vers leurs occupations fébriles qui les dispensent de lui accorder un regard, l'homme s'avachit, à force d'être ignoré.

Il se déshumanise, laissant place à la vie fantoche d'un yorkshire endimmanché flanqué de sa maîtresse en escarpins.

Lui n'aura pas le droit à l'affection. Il a disparu, il est mort.

 

 

 

 

 

Graph fille aux créoles

Publié dans Paris

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